Intervenant 2023

Mathieu Duval - Création en public d’une sculpture
Le ballet des lignes et des gestes
Démonstration sculpture
Il délimite le vide
Expérience du volume et connaissance pointue de la terre – acquises par ses années de travail dans la fabrication de céramiques traditionnelles et utilitaires – ont petit à petit ouvert la voie de la sculpture à Mathieu Duval, qui rêvait autant de concepts mathématiques, d’espace à quatre dimensions que de formes naturelles et d’évasion vers un imaginaire peuplé de formes énigmatiques.
Ses créations reposent sur un maillage architectural évoluant en suspension dans le vide, où l’intérieur et l’extérieur se confondent, où le commencement est aussi la fin, si ce n’est le contraire. Des lignes savamment orchestrées, complexes, organiques, modelées avec adresse confèrent une efficacité visuelle, graphique, tout en légèreté, en fragilité. Tout l’art de Mathieu Duval tient en un équilibre subtil entre la matière et le vide. S’il contourne le vide c’est pour mieux faire circuler ce dernier, imprimant ainsi du mouvement à ses pièces. Qui dit mouvement dit vivant.
Tous ces petits chemins d’argile blanche qui s’entremêlent génèrent une multitude d’ombres, suivant la position de la pièce et surtout suivant le déplacement de celui ou de celle qui la regarde. La lumière parcourt le grès en même temps que le visiteur tourne autour de la sculpture.
Chaque réalisation est un défi
La sculpture proposée est réalisée avec un grès blanc étudié pour éviter les chocs thermiques lors de la cuisson. C’est un matériau très fragile et sensible, qui réagit différemment en fonction de l’hygrométrie ambiante. Chaque performance nécessite une adaptation selon la situation du moment : la saison, le lieu en intérieur ou le lieu en extérieur, le temps sec ou humide, etc. Cet assemblage délicat de très fins colombins doit aussi compter avec les caractéristiques de la gravité. Concentration mentale exigée qui n’en fait pas perdre pour autant à Mathieu Duval son inspiration, son rêve d’espace…
JEUDI : Mathieu commencera à modeler sa sculpture, sur plateau tournant, à l’aide de fins colombins d’argile préparés la veille. Concentration, dextérité entrent en jeu.
VENDREDI : Une dentelle de matière s’est élevée à plus de 40 cm et laisse deviner une forme plutôt trapue. L’artiste, sous tension, profite de l’épuisement du stock de colombins pour en fabriquer de nouveaux. Une interruption bienvenue dans la création qui permet à l’artiste de prendre du recul et d’appréhender l’œuvre en devenir.
SAMEDI : Travaillant à bout de bras, Mathieu arrive à sa limite en hauteur et doit installer l’œuvre sur une sole (qui sera celle du four construit autour de la sculpture pour la cuire). Désormais, le modelage se continue en tournant autour de la sculpture… et de l’imaginaire.
DIMANCHE : Derniers colombins, dernières circonvolutions, les doigts du sculpteur céramiste libèrent sa nouvelle création – laquelle sera cuite sur place le lendemain.
Photos

